Marie Mancini
Marie Mancini est l'une des
nièces du cardinal de
Mazarin,
elle a vécu ses premières années à Rome en Italie, avant de suivre sa famille,
mère soeurs et cousines, appelée à Paris par leur oncle le cardinal. La jeune
Marie a toujours trouvé que ses soeurs étaient plus jolies qu'elle, d'ailleurs
ce n'est pas totalement faux : elle-même se trouve trop maigre, noiraude et sans
grâce. Mais l'adolescence la transforme et en fait une beauté énigmatique en
tout cas suffisante pour s'attacher le coeur du roi. En 1658, après le siège de
Dunkerque,
Louis
XIV
tombe gravement malade,
d'ailleurs Monsieur se voit bientôt roi et toute la cour est en émoi quant à Marie, qui s'est secrètement éprise du roi,
elle ne
cherche plus à cacher ses sentiments : plus rien ne lui importe si le roi doit
mourir... Louis XIV est
touché d'inspirer une telle passion et y
répond. Bientôt, il semble évident à ceux qui l'entourent et surtout
au cardinal que le roi est profondément passionné ; Mazarin n'a, semble-t-il,
jamais favorisé un tel rapprochement qui déboucherait sur une mésalliance : il veut
bien marier ses nièces, mais le roi de France a des devoirs et la raison d'Etat
prévaut. D'accord avec Anne d'Autriche, il ordonne à sa fille de ne plus voir
le roi ni d'entrer en contact avec lui de quelque manière que ce soit. De toute façon le cardinal n'aurait rien à gagner si sa
nièce devenait reine, celle-ci le hait et se ferait un plaisir de le faire
congédier...voire disgracier. Mazarin voit son avenir politique ailleurs, le
mariage d'Espagne sera son trophée, il mettra fin à la guerre, bref il entrera
dans l'histoire par la grande porte, heureusement l'infante d'Espagne
Marie-Thérèse sera préféré à la jeune Mancini.
La jeune fille a cru au
miracle, face à l'infante elle n'a aucune chance, comment peut-on rivaliser
avec une ascendance aussi prestigieuse fille et petite fille de tant de rois et d'empereurs,
l'infante est le plus beau parti d'Europe ? Marie
Mancini dira même au roi après des adieux déchirants, espérant un
retournement de situation : "vous pleurez ! Et vous
êtes le maître!" ou encore "Ah ! Sire, vous êtes roi, et je
pars!" Le roi continue encore à lui écrire mais Marie Mancini, dont le
roi a pour projet d'en faire une maîtresse royale, se perd elle-même....elle
déclare à qui veut l'entendre, qu'elle est certes prête à se contenter de
cette fonction dans la droite ligne de Gabrielle d'Estrée mais qu'elle se vengera de la nouvelle reine en la rendant
"malheureuse pour toute sa vie !" Une maîtresse discrète peut être
encore tolérée, mais une s'affirmant dès le début en rivale ne peut être
acceptée surtout quand la future reine est la protégée d'Anne d'Autriche.
Marie Mancini finira par épouser un prince Colonna par procuration au Louvre,
cérémonie à laquelle le roi n'assistera pas.