Louvois connaît une carrière exceptionnelle, dès 1661 il est associé à son père au Conseil des dépêches et, dès l'année suivante, au secrétariat à la Guerre. Il est ensuite surintendant des Postes en 1668, ministre d'Etat en 1672, avant de succéder à Colbert comme surintendant des Bâtiments, arts et manufactures. il dirige ainsi les travaux de Versailles et des Gobelins, disposant d'une énorme influence sur Louis XIV, dont il flatte les goûts et les grandeurs. Cette influence est d'autant plus grande que Louvois joue un rôle déterminant en politique extérieure à partir de 1672. Louvois se montre intransigeant à l'égard des Provinces-unies, lors des "réunions", et il est à l'origine du ravage du Palatinat et des dragonnades destinées à amener la conversion des protestants. Mais le rôle essentiel de Louvois se place sur le plan militaire. Continuant à recevoir les conseils de son père, il entreprend de former une grande armée régulière et disciplinée. "La hiérarchie des grades est réorganisée , l'armement standardisé, Louvois impose aussi l'uniforme et veille au paiement régulier des soldes. Il entreprend de mettre fin au logement des gens de guerre chez l'habitant et les premières casernes apparaîtront après sa mort en 1692. Pour améliorer le recrutement toujours associé au racolage, Louvois tente une esquisse de service militaire avec le système inauguré en 1688 des milices provinciales, qui jouent le rôle de force de réserve. Il est encore à l'origine des premiers services de l'arrière, avec la création de magasins pour les vivres et les munitions, d'hôpitaux fixes et ambulants". Il contribue à la fondation de l'Hôtel des Invalides pour les vieux soldats estropiés que Louis XIV veut bâtir pour remercier en quelque sorte ces vétérans qui lui ont permis d'être le souverain le plus puissant d'Europe. Toutes ces réformes s'accompagnent de la création de l'administration des intendants et des commissaires chargés de vérifier l'exécution des ordres du ministre. A sa mort en 1691, Louvois laisse une puissant armée de près de 450 000 hommes.