Madame de Montespan
Françoise de Rochechouart de Mortemart, dite
Mlle de Tonnay-Charente, est née le 5 octobre 1640 à Lussac en Poitou,
son prénom d'Athénaïs, elle ne le prendra que bien plus tard lorsqu'elle sera
sous l'influence de la préciosité. Elle arrive à la cour en 1660 pour être
dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse. Elle épouse en 1663 Louis-Henri Gondrin de
Pardaillan marquis de Montespan. Mme de Sévigné alors ne parle d'elle que comme
"l'incomparable", "la belle madame" ou encore comme d'une
"triomphante beauté".
La marquise, maîtresse du roi depuis 1667,
devient la favorite par excellence au zénith du roi-soleil vers 1670, elle sera
la reine de Versailles pendant dix ans remplissant à merveille le rôle de
reine, là où l'officielle n'est que timidité et source de railleries. Elle est encensée par toute la cour où
elle exerce le fameux "esprit des Mortemart", elle protège Corneille,
Molière, La Fontaine et Lully.
Louis XIV
s'en sert
à bon escient comme "d'une beauté à
faire admirer à tous les ambassadeurs" (Mme de Sévigné). Seulement
Athénaïs est une femme extrêmement jalouse qui ne supporte pas que le roi
puisse
avoir d'autres aventures, pour Mlle de Fontanges
elle lui fait scène sur
scène, cependant la jeune fille meurt après une fausse couche "blessée dans le
service" comme se plait à dire Mme de Sévigné.
Or très vite les soupçons se
portent sur la marquise de Montespan, c'est la fameuse affaire des poisons qui
débute, elle faillit éclabousser le roi....et la perdra!
Tout remonte à La Voisin et à la marquise de
Brinvilliers qui utilisent des poudres de succession, cette dernière, une fois
arrêtée, désigne des personnes influentes de la cour et en plus a des appuis
à la cour qui veulent la défendre notamment le Parlement. Le roi se doute donc
alors qu'il faut arrêter la procédure sinon la marquise échappera à tout
supplice ; le roi évoque donc l'affaire pour la faire trancher par une chambre
de justice mais l'affaire rebondit... le lieutenant de police La Reynie a réussi
à démanteler un réseau de "sorciers", le roi évoque donc aussi
cette partie de l'affaire car sa maîtresse, la marquise de Montespan, s'y
trouve mêlée ; tout sera traité en Conseil du roi. Pour ménager l'opinion,
Louis XIV
règle de manière progressive l'éviction de la favorite, elle n'est
point chassée de Versailles mais est condamnée à la discrétion ; le roi
continue de lui rendre visite pour sauver l'honneur de la marquise et éviter
tout scandale. Elle ne quitte la cour qu'en 1692 et pratiquera
jusqu'à sa mort une dévotion certaine, elle se donne une fin de vie
quasi-identique à
celle de Louise de La Vallière puisqu' Athénaïs se retire au couvent Saint
Joseph qu'elle avait fondé des années auparavant rue Saint Dominique à Paris,
elle meurt le 27 mai 1707 lors d'une cure à Bourbon à L'Archambault.
Mme de Montespan et le roi ont eu six enfants
qui furent tous légitimés ainsi les duc du Maine, comte de Vexin, Melles de
Nantes, de Tours et de Blois, qui devint la femme du régent, et le comte de
Toulouse. Louis XIV
avait même prévu dans son testament que ces princes
pourraient accéder au trône en cas d'extinction de la branche des Bourbon et
avait même admis dans le conseil de régence par testament le duc du Maine et
le comte de Toulouse. Ceci fut cassé par le Parlement après sa mort, à la
demande du régent.